Pour ceux qui l'auraient manqué, voici la vidéo présentant la politique industrielle du gouvernement destinée à réindustrialiser l'industrie de la France industrielle.
"La politique est un art tout d'exécution" déclarait récemment et à ce sujet, Arnaud Montebourg.
En effet.
Je ne sais pas qui a fait "ça".
On reconnait juste l'incroyable Podalydès dans la voix off.
Que dire ?
C'est pas très bien du tout. C'est même franchement lamentable.
Mais au-delà de cela ?
Communiquer ("mettre en commun") implique construire une relation entre un émetteur et un destinataire.
Une communication génère des perceptions relativement tangibles (on tangente l'oxymore, mais bon) de comment l'émetteur se considère et comment il considère son destinataire.
Dans cette vidéo, l'émetteur apparaît comme quelqu'un qui n'a aucun regard sur la façon dont on communique de nos jours. Qui ne vit pas dans le monde réel.
Son seul référent, ce sont les campagnes électorales. Un terrain familier. Avec ses codes, son vocabulaire, ses références, ses adjuvants (les journalistes qui suivent le caravansérail à l'année), etc.
En sortant de ces codes, le politique se dévoile. A poil il est.
Je parle ici du gouvernement en place mais c'est certainement la même chose pour ceusses d'en face qui ont tous relativement le même parcours. De la rue Saint Guillaume à Paris à la rue Sainte Marguerite à Strasbourg, en passant par la rue d'Ulm ou la riante ville de Palaiseau.
Le destinataire construit par cette communication apparaît comme un homme ou une femme, d'un âge indéterminé, mais qui n'aurait pas ouvert son poste de télévision Radiola depuis une quarantaine d'année.
Il ignore que la France a désormais des ingénieurs, travaille sur des ordinateurs à écran plat, compte dans ses entreprises des noirs et des blancs ensemble, construit des voitures et envoie des satellites dans l'espace.
C'est incroyable. On nous aurait caché des choses ?
Cette communication construit finalement la figure d'un destinataire pas très malin.
Comme disait Jacques Villeret dans "Le Diner de Cons" :
"Passez-moi l'expression, mais c'est un con !"