Dan Wieden, c'est lui.
Il a créé l'agence Wieden & Kennedy (probablement avec un type dénommé Kennedy) l'année où je passais le bac.
W+K a produit quelques petites campagnes dans l'histoire. Pour Nike (avec "Just do it") ou pour Coca Cola.
Adage nous présente la vidéo de son discours récent au Congrès International des Petites Agences Indépendantes Qui Se Réjouissent de la Fusion Publicis-Omnicom (le CIPAIQSRFPO) où il déclare entre autres qu'il est temps pour elles d'affûter leurs sabres face à ces grands mastodontes de la publicité.
Il y raconte une anecdote fondatrice, qui lui a fait réaliser le bénéfice, non de l'échec en lui-même mais de la capacité d'apprendre de ses échecs.
Le "Freedom to fail".
Avant W+K, il s'emmerdait dans son boulot chez Georgia Pacific.
Il a tout fait pour se faire virer et a réussi. Mais le jour de son licenciement, il s'est aussitôt reproché son immaturité et son manque de sens des responsabilités (il était marié et père de bientôt trois enfants).
Rentrant chez lui, il trouve sa femme en train de plier des couches (réutilisables à l'époque).
Elle : hi honey, how's work ?
Lui : well, actually, they fired my ass.
Elle : well, something will turn up (avec un grand sourire).
Au delà de la dimension psychosexuelle de l'anecdote, ce qu'il dit c'est qu'en une seule et simple "sweet sentence", Mme Wieden lui avait donné ce qu'il ne pouvait se donner lui-même : la liberté d'échouer.
"Fail harder" est devenu le motto de W+K.
A un team de juniors qu'il venait d'engager et qui ne produisait rien de bien tellement elles étaient intimidées de se trouver là, Wieden déclara en les engueulant qu'elles ne deviendront sympa envers lui qu'à partir du moment où elles auront commises trois bonnes grosses erreurs.
Il paraît que chez Razorfish, on est incentivé sur ses erreurs.
Alors, suprême ruse du pervers narcissique ou vrai belle ruse de la raison et vrai talent managérial, inciter les gens à faire des erreurs pour progresser.