Très difficile question à 1000 milliards d'euros à laquelle, en avant-première et gratuitement sur ce blog, vous allez avoir la réponse.
Elle tient en une formule très simple : les allemands se comportent comme des chanteurs et les français comme des comédiens.
A priori, me direz-vous, tout cela n'a aucun sens et surtout aucun rapport.
Détrompez-vous.
Le chanteur construit son répertoire. Il accumule des fidèles. Il essaie de donner le meilleur de lui-même, en restant dans le même... sillon ou même en se renouvelant à périodicité variable (de Johnny à Madonna).
Mais surtout. Surtout. Ses ventes ne font pas de mal à ses autres copains les chanteurs. Car le marché de la musique n'est pas limité. De la qualité de la production de tous les artistes dépend la quantité de disques vendus (ou piratés là n'est pas le problème). Donc le chanteur avance.
Si beaucoup de chanteurs (euses) ont beaucoup de talent au même moment, ils vendent tous plus de disques. Le marché augmente en volume global. Personne ne cannibalise personne.
Le comédien ou l'acteur (actrice), c'est totalement l'inverse.
Un acteur (trice) est quasiment toujours interchangeable pour un rôle, avec une bonne dizaine des ses alter ego. Ego. Le mot est bien à propos. ça le rend hors de lui mais c'est comme ça.
Car réunir un casting pour un réalisateur(trice), c'est essuyer une suite de déconvenues jusqu'à que A soit libre, B d'accord pour jouer avec A et C, trop heureux d'être sorti du cimetière parce D, E, F, H, J, K, L et M ne pouvaient jouer à ces dates de tournage.
Alors "c'est horrible" pour lui, comme dirait Luchini, quand le film que l'Autre fait a du succès, car c'est un succès qu'il n'a pas eu et qu'il aurait pu avoir.
Il est substituable aux autres acteurs alors que le chanteur est complémentaire aux autres.
Revenons à l'automobile.
Les Allemands pensent le marché comme un marché non-fini, extensible, où en fonction d'un style et d'une qualité de production (ach), on peut potentiellement augmenter ses ventes et sans limites.
Les Français pensent le marché comme étant fini, inextensible et dont la croissance dépend i) de la conjoncture, ii) de la conjoncture et iii) d'aides de l'Etat pour la reprise de vieux véhicules au profit de neufs : Juppètes, Balladurettes, prime à la casse, etc.
Donc ils tentent à l'aide de "concepts" de trouver "la formule", comme dans la pub Skip d'il y a très longtemps. Pour prendre les volumes à la place des autres constructeurs.
Pour cela, ils inventent donc régulièrement ces nouveaux concepts afin de trouver heuristiquement LE modèle, la martingale, façon Scénic, Espace, 205 ou... c'est tout, qui va permettre de faire les films enfin je veux dire les ventes à la place des autres.
Il y a une forme de fatalisme là-dedans. De Malthusianisme.
On attend. On tente un coup de temps à autre : Vel Satis, Avantime, Pluriel, Captur. Captur !
Et on attend. On voit si ledit concept va emporter l'adhésion et amener la fortune. Comme à la pêche au gardon.
Pendant ce temps-là, de l'autre côté du Rhin, avec une grande santé nietzschéenne et une absence de névroses, les constructeurs allemands envahissent les territoires ennemis comme Guderian ou Rocco Siffredi.Je résume :
Une perspective de fatalisme de substituabilité dépressive en France teintée de science économique Casanovienne.
Une belle tête de vainqueur de l'autre côté du Rhin - là où de Gaulle est allé se réfugier en mai 68 (sété dré brémonitoir tout sa !) - dans une vision expansive et long-termiste.
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.